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Mes mots : le blog de Gaston Boussou

Mes mots : le blog de Gaston Boussou
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Derniers commentaires
12 mai 2011

Mes publications

Boussou, G. et Picq, C. Production, conservation et diffusion de l'information au Congo-Brazzaville : quel enjeu pour le développement ? In : N’kaya, M. (ed.) Pour une approche endogène du développement au Congo-Brazzaville : des Hommes et des institutions. Paris (FRA) : L'Harmattan, 2009. (Points de Vue (FRA)), p. 213-242. ISBN : 978-2-296-07761-4.

Boussou, G. et Picq, C. Cultures vivrières et perspective d'autosuffisance alimentaire au Congo-Brazzaville : l'exemple de la banane. in : N’kaya, M. (ed.) Le Congo-Brazzaville à l'aube du XXIe siècle : plaidoyer pour l'avenir. Paris (FRA) : L'Harmattan, 2004. (Etudes Africaines (FRA)), p. 213-247. ISBN : 2-7475-7833-X.

Boussou, G. Les ressources de l'INIBAP pour la culture du bananier au Congo-Brazzaville. Montpellier (FRA): INIBAP, 2002. 6 p.

Julien, D. et Boussou, G. 2002. La banane plantain, un fruit providentiel. Dépêches de Brazzaville (COG), 2002, n° 40, p. 32-35.

Boussou, G. Le bananier en images [Banana in images]. Infomusa (FRA), 2001, vol. 10(2), p. 34-35.

Boussou, G. La bibliothèque du CNEARC : pratiques et comportements des usagers, harmonisation des mots-clés. Montpellier : CNEARC, Mémoire (Maîtrise de Sciences de la Documentation et de l'Information), 1993. 73 p.

Boussou, G. Appréciation de l'action des paramètres physico-chimiques sur la viabilité bactérienne : température, alcool éthylique. Montpellier : Université des sciences et techniques du Languedoc, Mémoire (DEA des sciences de l’eau et aménagement, option qualité des eaux et santé), 1990. 59 p.

Responsable de stage de Master 2

Boyer, L. 2009. La nouvelle base d'images du programme CfL. Toulouse : Université Le Mirail, 2009. Master 2 Archives et Images. 135 p.

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12 mai 2011

Repères bibliographiques sur l'écriture

 Anon. Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie Nationale. . Paris : Imprimerie nationale, 2002. 196 p. ISBN 2-7433-0482-0

 Dufief, A.S. s’exprimer avec logique : construire ses phrases, les liens logiques et leur fonctions. 100 exercices avec corrigés. Paris (FRA) : Hatier, 1995. (Collection Profil pratique, Série Profil 100 exercixes), 79 p. ISBN 978-2-218-71092-6.

 Giroux, C. ; Jeanguyot, M. et Tricoit, C. Manuel d’edition agronomique. Montpellier (FRA) Cirad-Icrisat, 1991. 147 p. ISBN 2-87614-046-2.

 Guéry, L. Dictionnaire des règles typographiques. 3e éd. rev. et augm. Paris : Victoires, 2005. 30,00 €. 282 p. ISBN 2-908056-96-8.

 Orsena, E. Et si on dansait ? Éloge de la ponctuation. Edition illustrée en couleur. Paris (FRA) : Le Livre de Poche, 2010 (imp.). 150 p. ISBN 978-2-253-13447-3.

 Orsena, E. La grammaire est une chanson douce. Edition illustrée en couleur. 7e ed. Paris (FRA) : Le Livre de Poche, 2010 (imp.). 150 p. ISBN 978-2-253-14910-1.

 Perrat, P. Libérer son écriture et enrichir son style. 3e ed. Paris (FRA) : Victoires Editions, 2010. (En Français dans le Texte), 268 p. ISBN 978-2-35113-067-4.

11 mai 2011

Images, recherche agronomique et vulgarisation (première partie)

1-Introduction

 Depuis sa découverte, la photographie a pris une importance capitale dans certains domaines scientifiques et techniques. En astronomie par exemple, l’imagerie reste le principal moyen pour observer les astres, pour découvrir les astéroïdes et les comètes. La télévision dont l’image est le fondement, est omniprésente dans tous les foyers. La démocratisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication a pour conséquence le renforcement du pouvoir et du rôle de l’image. En médecine, le département Radiologie est essentiellement dédié à la photographie. Les images obtenues permettent de diagnostiquer des pathologies ou des fractures de façon précise. Les traitements peuvent alors être ciblés et adaptés. Aujourd’hui encore, les reportages photographiques sont un moyen de découvrir des régions géographiques, des fonds marins et des pratiques culturelles d’ailleurs sans s’y rendre.

 En agriculture, les images de la télédétection sont largement utilisées pour le suivi et la description des peuplements forestiers et des systèmes agraires par exemple. Mais ces images ne sont souvent accessibles qu’aux spécialistes parce que leur lecture et l’interprétation demandent des compétences spécifiques. Parfois, l’accès à ces images est restreint pour des raisons de confidentialité. De façon générale, l’information scientifique et technique (IST) privilégie l’archivage et l’échange des documents textuels. Cela se traduit par la création et la mise à jour des bases de données bibliographiques dont la finalité est la diffusion des documents originaux.

 Ce début du 21e siècle est marqué par les problèmes de changements climatiques dont les conséquences, redoutées, sont encore mal connues. Considérée comme l’une de ces conséquences, la crise alimentaire mondiale de 2007-2008 a montré l’impact de la faible productivité sur la hausse du prix des denrées alimentaires de base, la fragilité et l’instabilité des régions les plus pauvres du monde. Cette crise réaffirme l’importance des recherches agricoles. Elle montre aussi la nécessité du transfert des résultats de ces recherches aux vulgarisateurs puis aux producteurs dont le plus grand nombre est constitué de petits agriculteurs.

 2-Objectifs

 Au fil des études menées depuis des années, les instituts de recherches agricoles disposent des résultats dont l’application permet aux grandes firmes agroalimentaires d’augmenter fortement les rendements des cultures. Ainsi, le remplacement de la variété du bananier ‘Gros-Michel’ par la ‘Cavendish’, plus résistance à la Sigatoka noire, permet aujourd’hui d’approvisionner les marchés européens et nord-américains en fruits frais, sans interruption. Les multinationales, disposant des ressources financières et humaines, ont su exploitées ou menées des recherches afin de maintenir la production. Alors que, en plus des difficultés financières, les petits producteurs ont tout le mal du monde pour s’approprier les innovations techniques pour améliorer leurs pratiques culturales.

 L’objectif de cet article est d’étudier les avantages de l’image comme support de l’IST. C’est également de définir les conditions de la prise de vue pour garantir la qualité et l’authenticité des informations véhiculées par l’image. Bien que peu accessibles aux petits producteurs, les résultats des recherches agronomiques sont largement diffusées au travers des publications scientifiques (articles de périodiques, ouvrages, congrès). La question qui peut alors se poser est de savoir en quoi et comment les images peuvent-elles améliorer l’accessibilité de cette information ?

 Pour répondre à ces questions, l’étude s’appuie sur la mise en place de la banque d’images (BI) sur le bananier, ses produits et sous-produits ; et du MGIS[1] (système d’information du germplasm des Musacées) de ‘Bioversity International’. Cette dernière base est accessible sur internet.

 



[1] http://www.crop-diversity.org/banana/

6 mai 2011

Edition – Documentation – Science

Mes compétences au service de vos projets de publication

Editeurs

Vos carnets de commande sont surchargés, les délais de production sont courts ; vous pouvez sous-traiter le travail éditorial de vos ouvrages.

Du manuscrit au BAT, je peux m’occuper :

·      du travail sur les textes avec les auteurs (réorganisations et restructurations, rewriting, titraille et pré-maquette) ;

·      des corrections orthotypographiques ;

·      de la mise aux normes des bibliographiques ;

·      des recherches iconographiques et de la vérification des droits de reproduction et d’utilisation des images.

 

Chercheurs

Actes de congrès, ouvrage, article, thèse ou mémoire, ces documents reflètent vos compétences et votre expertise.

Vous avez besoin d’un appui pour améliorer vos contenus scientifiques en vue de leur publication. Vos étudiants, stagiaires et thésards ont des lacunes ; ils ont besoin d'aide pour rédiger leurs documents scientifiques.

Je vous propose, selon vos besoins, de :

·      corriger la grammaire, l'orthographe, le vocabulaire et la syntaxe ;

·      réviser l'agencement des idées ;

·      dynamiser les textes et améliorer leur lisibilité.

Je peux également vous aider dans :

·      la recherche d'une documentation pertinente ;

·      la présentation de la bibliographie ;

·      la création et la mise à jour de vos bases de données bibliographiques.

 Mon travail s’inscrira dans le respect du planning de production et de votre charte éditoriale.

Mon parcours

Titulaire d'un DEA hydrologie et d'une maîtrise en science de l'information, j'ai également été formé aux Techniques d'écriture et de réécriture. J’ai une expérience d’éditeur et d’auteur dans le cadre des activités de publication d’un réseau scientifique.

Par ailleurs, j'ai  une longue expérience de documentaliste scientifique dans des organismes de recherche associant recherche d’information, animation de réseaux scientifiques et valorisation des publications.

Les tarifs

Ils sont basés sur un tarif horaire de 23€TTC.

Le temps de travail dépend du niveau d’intervention demandé.

N’hésitez pas à me solliciter pour un devis.

Contacts 

11 Rue des Clairettes 

34270 Saint Mathieu de Tréviers 

France

Tél : 04 67 55 64 81

Tél : 06 23 97 40 02

Skype : gaston.boussou

Email : gaston.boussou@yahoo.fr


Activité en hébergement salarial au BNPSI-Siret 480 126 838 00022

 

5 mai 2011

La farandole des mots

Mille et un mots sont versés délicatement dans un bocal, de volume variable au gré de l'humeur. Fermé hermétiquement, le récipient est secoué légèrement par une brise marine venue de la Méditerranée. Ensuite, il est soumis à une agitation plus perceptible, sous l'effet de la tramontane venue du Nord. Un cyclone venu des côtes atlantiques finit le ballotage et le brassage de l'ensemble des mots.

Il en ressort de ce mélange, des combinaisons dont l'originalité reflète la diversité des mots. Certaines combinaisons scintillent les yeux tels des feux d'artifice du 14 juillet. D'autres susurrent des sons doux aux oreilles comme les chants d'oiseaux ou les clapotis d'un petit ruisseau des montagnes alpines. D'autres encore éveillent l'odorat et le goût, tels des  parfums des plantes aromatiques.

Mais, peut-on imaginer qu'un brassage aléatoire n'engendre que des nobles combinaisons ? Il y a aussi ces phrases dont on n'évoque même pas en privé parce qu'elles renvoient aux souvenirs les plus vils. Elles dégagent une odeur nauséabonde ; elles suscitent un sentiment d’inquiétude ou de rejet. D'autres phrases, par leur violence et leurs préjugées, sont le prélude aux duels et aux affrontements armés dont l'histoire récente ou actuelle saigne encore les cœurs. Des phrases dont les hommes, ces êtres dressés instinctivement pour le massacre et la destruction, s’en servent pour justifier leurs forfaitures.

Et, que dire de ces mots et ces phrases dont la vanité rappelle ces pimbêches dont l'épaisseur du rouge à lèvres et l'extravagance des postures sont inversement proportionnelles à leur beauté. Et ces autres phrases dont la grossièreté évoque ces Africaines qui pensent que leur attrait sexuel est dépendant de la grosseur de leur fessier, au point de le rembourrer avec des bermudas en jean avant de porter le pagne !...

Des mots aux phrases. Une personne de bonne foi m'a jurée, la main sur le cœur, que pour être compréhensive, une phrase ne peut contenir que huit à quinze mots. Alors, que dire de Proust qui avait fait des phrases longues, une marque de fabrique ! Quelles qualités avait-il de plus pour faire danser les mots, de les orner de couleurs vives et attrayantes au point d'avaler ses phrases sans être gêné. En revanche, d'autres auteurs produisent, par facilité ou par lassitude, des phrases sans queue nitête ; des combinaisons indigestes au risque d'étrangler les lecteurs, comme un bol alimentaire qui se coince dans la gorge du gourmet.  Que dire de ces mots opposés que l'on s'ingénue à mettre dans les mêmes phrases ; ces oxymorons qui qualifient  le silence d'assourdissant pour frapper les esprits ou la couleur noire d'éclatante alors que le propre de cette couleur est justement d'absorber la lumière ?

En parlant des hommes à gouaille, Dalida chantait : « paroles, paroles, rien que des paroles ». Doit-on dénoncer des mots, des mots, rien que des mots au risque d’offusquer les amateurs des belles-lettres ?

Pourrai-je, un jour, avoir l'ingéniosité de manier les mots de mon pauvre vocabulaire afin d’être reconnu, comme le sont Molière et Shakespeare pour leur langue respective ? Ou, est-ce juste le prétexte d'ajouter espoir et rêve dans le bocal de mes mille et un mots ?

Sur les cinquante mille mots environ qui sont répertoriés dans le dictionnaire, le commun des mortels n'utiliserait qu'un millier. Les érudits emploieraient jusqu'à quatre milles. Alors, que fait-on du reste ? Pourquoi continuer à créer d'autres alors que ceux qui existent ne sont pas usés ?

Alors, que d'ouvrir entièrement le bocal des mots mélangés, libérons-en une partie d'entre eux ; ceux qui sont reconnus pour leur douceur et leur tendresse. Choisissons juste les combinaisons qui apportent un zeste de légèreté à la vie et de la pureté aux pensées.

Tant pis si vous ne me croyez pas, si vous pensez que tout ce que vous venez de lire n'est que des mots.

 

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13 mai 2005

Pamelo Mounka : artiste musicien ou observateur de la vie politique ?

Dans l’histoire sociopolitique du Congo Brazzaville, la musique a toujours été utilisée comme outil de contestation ou de propagande politique. Le Bûcheron, l’album disque de Franklin Boukaka, est le parfait exemple du discours politique en chanson.

Dans l’histoire sociopolitique du Congo Brazzaville, la musique a toujours été utilisée comme outil de contestation ou de propagande politique. Dans ce pays où le monopartisme a été pendant longtemps le système politique par excellence, la musique est restée le seul moyen d’expression, les médias étant tous propriété de l’Etat, et donc au service du parti au pouvoir. Le Bûcheron, l’album disque de Franklin Boukaka, est le parfait exemple du discours politique en chanson. Les spécialistes en la matière le savent peut-être mais il est toujours difficile de dire si ce talentueux chanteur était un musicien politicien ou un politicien musicien ?

Dans le registre de la musique comme moyen de propagande politique, l’évocation en chansons de la mort de Marien Ngouabi a été la parfaite illustration. En effet, tous les groupes folkloriques du pays sans exception avaient été invités à composer au moins une chanson en hommage au président « abattu l’arme à la main ». Toutes ces compositions furent diffusées à la radio congolaise durant tout le mois du deuil national. Toutes les Congolaises et tous les Congolais (re)découvrirent alors la beauté, la richesse mais aussi la diversité culturelle de leur pays. Dommage qu’aucune œuvre phonographique n’ait été produite sur la base de ces chansons populaires, car les artistes avaient donné le meilleur d’eux-mêmes.

Beaucoup d'artistes se sont lancés dans les chansons " révolutionnaires " avec des motivations diverses et avec plus ou moins de succès. Certains y étaient obligés pour ne pas paraître " anti-révolutionnaires ". La formule que l’on prête au président américain Georges Bush était déjà d’actualité au Congo Brazzaville : « ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous ». D’autres ont chanté la politique de façon subtile, discrète et intelligente. Parmi c’ceux-là, Pamelo Mounka était sans doute l’un des plus audacieux et des plus visionnaires.

En effet, Pamelo Mounka sort la chanson Buala yayi mambu en 1981. Celle-ci connaît très rapidement un succès phénoménal dans les deux Congo, sur l’ensemble du continent, aux Antilles et même en Europe. Cette chanson allait consacrer le renouveau de la musique congolaise qui jusqu’alors vivait sous l’ombre de celle du Zaïre de Luambo Makiadi et Tabu Ley. Le tempo lent de cette œuvre conquit même le public jeune qui d’habitude préfère plutôt des rythmes rapides et chauds. Les aînés et les anciens retrouvent les sensations de la belle époque de Paul Kamba. Une belle unanimité se crée autour de cette chanson entre la vieille et la jeune génération. Il faut dire que la rumba congolaise s’y accorde bien avec le rythme de la chanson au grand bonheur des hommes et de leurs femmes si ce n’est celui de l’époux infidèle dans les bras de son 2e bureau (la maîtresse), aussi appelée actuellement ‘ receveur ’ par les jeunes dans les rues de Pointe-Noire, puisque que c’est elle que l’homme va voir en premier avec la paie de la fin du mois avant de regagner son foyer.

Ainsi, tous les soirs jusqu’à l’aube, dans tous les bars dancings du pays les couples se forment pour danser la rumba. Les hommes mettent leurs bras autour de la taille de la cavalière. Celle-ci enlace le cavalier des deux bras autour du cou, la tête posée sur l’épaule de ce dernier ; poitrine contre poitrine, oreille contre oreille. Au son de la musique les deux partenaires se déhanchent lentement et mollement en imprimant à leurs corps des mouvements horizontaux. L’espace d’un instant tous les soucis de la vie quotidienne et tous les bobos d’une vie de forçat sont oubliés. Tout devient simplicité, amour et bonheur. Tout est rêve, tout est romantisme, rien que du bonheur comme disent les Français.

Mais au-delà de tout cela, cette chanson c’est aussi des paroles. D’aucuns diront qu’elles sont très succinctes et limitées : ils ont raison. En simplifiant, Pamelo Mounka dit globalement ceci ; l’une des rares dédicaces (Ataraku comme aiment à le dire les Congolais de la rive gauche) est dédiée à « Alisson ( ?) en direct du pont de la Bouenza » :

Il y a beaucoup de problèmes dans ce pays

Certaines personnes (hommes, individus) s’amusent (gaspillent, blaguent) avec l’argent

Ils ne savent pas que l’argent est difficile (et cher)

(Au point que) si les feuilles étaient de l’argent,

On aurait déjà coupé tous les arbres du monde

Charly (ya Mboungou) donne-moi de l’argent.

Mais pour comprendre la profondeur de ces paroles, il faut se replacer dans le contexte des années 80 au Congo Brazzaville. En effet, sans effort ni tracasserie, l’argent coule à flots. Et pour cause, l’exploitation pétrolière connaît un boom sans précédent. Les explorations sous-marines laissent entrevoir des potentialités énormes de découvertes d’autres gisements pétrolifères. Dans les différents massifs forestiers, les exploitants se donnent à cœur joie en n’hésitant pas à créer de véritables boulevards dans la forêt pour aller chercher un seul arbre commercialisable. Les revenus financiers étant garanties par la vente de ces ressources naturelles, toutes les autres activités économiques du pays sont délaissées, abandonnées et négligées. Les entreprises ferment les unes après les autres.

Dans un système de monopartisme strict et comme par un silence complice, cette situation de déliquescence est ignorée. En tout cas, ceux qui le savent ne veulent pas ou n’osent rien dire. Les médias nationaux sont tenus en laisse. Les opposants sont contraints à l’exil. Les rares médias internationaux (RFI et Jeune Afrique à l’époque) qui osent diffuser des articles contre le régime en place sont dénigrés ou censurés. La descente aux enfers du Congo Brazzaville peut allègrement se poursuivre et s’amplifier. Le meurtre de tout un pays est en marche; un meurtre entre amis !

Pamelo Mounka, lui, l’avait senti; il avait osé le chanter. A Brazzaville et Pointe-Noire, la rumeur (pour suppléer le silence coupable des médias nationaux) disait qu’un comité d’éthique ou de sûreté de l’Etat avait repoussé in extremis l’interdiction de la diffusion de la chanson dans l’ensemble du territoire national. Mais on ne saura jamais la vérité sur cette affaire comme sur beaucoup d’autres…

Alors, que sont devenus les faits dénoncés par Pamelo Mounka 25 ans après ? Eh bien ! Force et de constater que beaucoup de choses ont changé. Le multipartisme a remplacé le mono (que les Congolais préfèrent au mot monopartisme). Les guerres fratricides et ethniques ont détruit non seulement le tissu économique, mais également les hommes dans leurs âmes. Les riches sont encore plus riches et plus puissants. Quant aux pauvres, tant pis pour eux. Les journaux sont plus nombreux tout en restant plus ou moins inféodés aux partis politiques. Même si l’accès est encore problématique et limité au Congo, l’Internet est en train de devenir la voix des sans voix. Mais à côté des changements positifs plutôt minimes et insignifiants, tout est resté pareil ou a empiré. Du mal, le Congo n’a pas évolué vers le bien mais plutôt vers le pire. La chose publique a changé de gestionnaire pendant des périodes plus ou moins longues résultant de l’alternance politique entre le PCT et l’UPADS. Les gouvernements et les ministres se sont succédé avec des résultats plutôt mitigés.

Il y a cependant quelque chose qui n’a pas changé au fil du temps. Il suffit de se remémorer les slogans en vogue au cours des différentes législatures. Ainsi, le « tout pour le peuple, rien que pour le peuple » a été remplacé par le « vivre durement aujourd’hui pour vivre mieux demain ». Cette expression étant très longue, le Congolais l’avaient affectueusement remplacé par " VDA " comme « vivre durement aujourd’hui ». Ils ont préféré ignorer le « pour vivre mieux demain » puisqu’au Congo il y a une éternité entre aujourd’hui et demain, alors on préfère ne pas y penser, à juste titre.

Ensuite est arrivé l’« autosuffisance alimentaire d’ici à l’an 2000 ». Mais bien que l’agriculture soit déclarée et reconnue « priorité des priorités » par tous les gouvernants, le Congo Brazzaville est toujours loin d’être la « petite Suisse » de l’Afrique. Alors pour nourrir les 3 millions d’habitants que compte aujourd’hui le pays, on importe le riz et le blé. La banane, l’igname et le manioc sont introuvables sur le marché ou trop chers. En effet, combien de congolais sont-ils capables d’acheter un ananas de 2 kilogrammes à 3000 CFA ? Que ceux qui mentent aillent en enfer !

A en croire le discours de la rue, le Congo Brazzaville est devenu une monarchie et le despotisme le mode de gouvernement. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder l’arbre généalogique de nos principaux dirigeants. Le pouvoir rétorque sans se démonter que les ressources du pays n’ont jamais été aussi bien gérées que maintenant. La preuve irréfutable est l’accès public des bilans de la SNPC, la compagnie congolaise qui gère les ressources pétrolières. A cela il faut ajouter le satisfecit accordé au ministère de l’Economie par le FMI. Devant cette contradiction et ces querelles de haut vol, le peuple Congolais ne comprend rien si ce n’est que le poids de son panier de courses au retour du marché de Total, de Moungali, de Ouénzé ou d’ailleurs continue de baisser.

Ah si Pamelo, Ya Mounka lui-même était encore là pour nous faire danser de nos malheurs ! Et puis, s’il devrait composer ou chanter Buala yayi mambu aujourd’hui, aurait-il modifié les paroles ? Serait-il plus indulgent ou plus sévère dans ses prises de position ? On ne le saura jamais.

Dans sa chanson intitulée D’ici à l’an 2000, Pamelo s’interrogeait sur l’avenir de ces milliers d’élèves et d’étudiants qui passaient des examens et concours. Maintenant la réponse est bien connue : les filles sont devenues des mères de famille ; comme leurs mamans avant elles. Les garçons ont péri pendant les guerres civiles successives, les plus chanceux survivent et attendent leur hypothétique intégration dans l’armée. D’autres encore, désœuvrés, remplissent les rues des grandes villes du matin au soir en attendant que les parents leur trouvent de quoi manger. Le retour au village leur est interdit pour fuir la sorcellerie et les mariages arrangés.

En tout cas merci à ce grand homme. Que le compatriote et l’artiste reposent en paix.

N.B. Cet texte déja fait l'objet d'une publication à l'occasion de la sortie de l'ouvrage du Réseau Congo21 référencé ci-dessous.

- Le Congo-Brazzaville à l’aube du XXIè siècle; plaidoyer pour l’avenir. Paris : Ed. L’Harmattan, 2004. Coord. Michel Nkaya.

 

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